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Histoire

La Granvillaise

La Granvillaise
une taille
impressionnante

Longueur de coque : 18,28 m

Surface de voilure pêche : 293 m2

Largeur de coque : 4,76 m


Tirant d’eau : 2,75m


Longueur hors tout : 32,30 m


Surface de voilure régate : 340 m2


Moteur Boni : 135 Cv


Déplacement : 55 Tonnes

Le début du 20ème siècle

Les impressionnantes dimensions d’une bisquine du début du 20ème siècle nous rappellent les bateaux de courses de la catégorie des 60 pieds !

Au-dessus du pont, la démesure est également de mise : les trois mâts portent jusqu’à trois étages de voiles.
La bisquine est incontestablement le plus beau, le plus toilé, le plus puissant voilier de travail de nos côtes.

Un peu d’histoire

D’après Jean BLOT

Née dans le golfe de Gascogne – ou golfe de Biscaye, la « biscayenne » des pêcheurs basques est pointue aux deux extrémités. Arrivée au Havre, courant du XVIII ème siècle avec des armements baleiniers Basques, ce type de voilier essaime peu à peu le long
des côtes de Normandie et de Bretagne Nord, évoluant au fil du temps et des caractéristiques locales.

 

Fin XVIII ème siècle, début XIX ème siècle, la biscayenne devient bisquine et donne naissance à une progéniture très variée, en taille comme en gréement forme de carène.
Mais c’est dans la baie du Mont-Saint-Michel, entre 1890 et 1930, que les constructeurs vont lui donner ses lettres de noblesse. Charpentiers et marins s’emploient à améliorer les bisquines – ils ont alors deux mots d’ordre : vitesse et puissance.

Un gréement à la hauteur des ambitions

Pour atteindre la puissance nécessaire, il faut un gréement à la hauteur. Les bisquines portent sept à huit voiles au tiers plus un foc sur trois mâts.

Ces mâts, sans étais, sont simplement maintenus par deux « bastaques », une sur chaque bord, et le grand mât est fortement inclinés sur l’arrière.
Huit voiles, donc : foc, misaine, taillevent et tape-cul occupent le premier étage. Le petit et le grand hunier, sont hissés au second. Enfin, petit et grand « rikiki» coiffent l’ensemble : ils culminent à 20 mètres au-dessus du pont, et ne servent qu’en régate, comme la bonnette, une sorte d’ancêtre du spi asymétrique.
« Des voiles délicates à régler, mais primordiales, expliquent les anciens. Le rikiki, c’est la plume qui fait voler l’oiseau… ». Et la bonnette, c’est ce qui le fait planer : on établit cette voile au portant … Pas étonnant qu’aujourd’hui encore, cette impressionnante envergure fasse s’envoler l’imaginaire et les rêves… »

La pêche aux huitres

C’est une activité très ancienne qui remonte au moyen âge.
Dès 1816, afin de préserver les bancs, un texte règlemente la pratique de la pêche entre octobre et avril sous la surveillance de gardes-jurés : jours de pêche, nombre d’heures sur chaque banc, prix de vente fixés avant la campagne.
Gisement évalué à 22000 ha, il est constitué de bancs d’huîtres plates répartis entre Cancale, l’archipel de Chausey et le havre de Saint Germain.
Elles sont débarquées des bisquines en tas et triées sur l’estran, puis sur les quais devant les maisons des pêcheurs. – Le tri est réalisé selon leur taille sous la surveillance des gardes jurés par les femmes, les enfants et les vieillards.
Les « pieds de cheval » sont décoquillées et mises en saumure dans des barils pour être expédiées dans les villes.
Les huîtres de taille moyenne sont vendues soit pour être engraissées soit pour être directement consommées.
Au 19ème siècles, la moitié des huîtres consommées à Paris proviennent de Granville.
De nos jours une dizaine de bateaux sont autorisés par le comité des pêches à pêcher ces huîtres au mois de novembre à Granville pendant 15 jours.

Le jeu des régates

Si les premières régates officielles datent de 1845, il faut attendre 1895 pour qu’elles entrent dans leur âge d’or. C’est pendant cette période que sont construites les plus belles bisquines : Le Vengeur (G15), La Rose-Marie (G16), La Mouette (CAN37) ou La Perle (CAN55). Les courses ont lieu l’été, devant Saint-Malo, Cancale et Granville.

Quelques jours avant, les bateaux sont tirés au sec, carénés, passés au coaltar et suiffés. Les voiles qui ne servent qu’en course (bonnette, rikikis, hunier de tape-cul) sont sorties des greniers et soigneusement vérifiées… Une fois le départ donné, la lutte est impitoyable. Le fameux boute-dehors participe au spectacle, apportant une note chevaleresque à ces empoignades de manants : aux virements de bord, cette formidable lance balaie plus de 100 mètres carrés de terrain en quelques secondes !

Que deux bisquines se croisent, s’asticotent, et les manœuvres prennent vite des allures de tournoi – où les montures atteignent 90 000 livres, et les rênes, plusieurs dizaines de mètres. Pour le reste, on est loin de l’esprit de la chevalerie : en course, les refus de tribord et les abordages sont fréquents – quand 47 tonnes de chêne et d’iroko décident de partir au lof, il est bien difficile de les ramener dans le droit chemin.
Les équipages s’injurient, brandissent des avirons, voire des haches – et il n’est pas rare que des bagarres à terre concluent les distributions des prix. Il est tout à l’honneur des Cancalais et Granvillais de n’avoir pas, aujourd’hui, poussé le vice de la reconstitution jusqu’à conserver ces rudes coutumes…

Granville port de pêche

Entre le 16ème et le 20ème siècle se développent des infrastructures en réponse à l’accroissement des activités de pêche morutière, pêche côtière, cabotage et guerre de course.
La première jetée est initiée sous François Ier.
Louis XIV fait construire par Vauban le port morutier.
Louis XVI dispose du port de Granville en tant que 3ème port corsaire.

À la veille de la révolution, 160 morutiers sont armés par 3000 hommes. Neuf constructeurs de terre-neuvas sont présents au 18ème siècle avec plus de 50 navires construits.
Sous Napoléon III, on compte plus de 170 bisquines armées par 1440 hommes.
Au 20ème siècle, le long-cours se développe tant pour le fret et que les passagers mais aussi le cabotage.
De nos jours, le port de pêche de Granville compte environ 80 bateaux et 250 marins.
Granville est le premier port coquillier avec les bulots, les praires, les amandes et les coquilles saint-jacques. il s’y poursuit une activité de caseyage pour crustacés et bulots, de dragage de coquillages, de chalutage de fond et pélagique. (poissons, céphalopodes, olivettes…).

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